Depuis la récente faillite de Detroit, plusieurs questions sur l'avenir
cette ville sont débattues publiquement: que va-t-il arriver à son
administration, comment offrir les services de base aux citoyens,
comment revitaliser la ville? Alors que les projecteurs sont braqués sur
la plus grande ville du Michigan, son éternelle petite soeur, celle qui
a vu naître Général Motors, souffre en silence. C'est le côté sombre
d'une Amérique qui se désindustrialise.
Si Détroit traverse la pire crise de son histoire, Flint ne se porte
guère mieux. Chef-lieu du compté de Genesse au Michigan, situé à une
heure et demie de voiture de sa grande soeur, Flint était, dans les
années 1940, une petite bourgade dynamique mue par l'industrie
automobile. Tout comme Détroit, la désindustrialisation l'a minée, elle a
aussi perdu la moitié de ses habitants en quelques décennies. Mais
Flint était encore plus dépendante de l'automobile. Le choc fut donc
plus brutal.
Déjà, en 1989, Michael Moore dénonçait dans son documentaire Roger&Me le déclin de sa ville natale, accéléré par la fermeture des usines de General Motors.
Quinze ans plus tard, c'était le début du démantèlement de Buick City.
Ce site d'une superficie de presque 1 million de mètres carrés
accueillait un gigantesque complexe industriel de production des lignes
Buick et Pontiac de GM. C'est désormais une des plus grandes friches
postindustrielles des États-Unis.
Selon les statistiques du FBI de 2013, Flint est la ville la plus
violente des États-Unis, tout juste devant Detroit. À titre comparatif,
Flint rapportait l'année dernière 66 meurtres, soit un ratio de 64,9
meurtres pour 100 000 habitants, alors que la moyenne canadienne est de
1,5 par 100 000 habitants. Trois-Rivières, une ville industrielle
légèrement plus peuplée que Flint (133 000 habitants dans le premier cas
contre un peu plus de 100 000 dans le second), n'a enregistré aucun
homicide l'année dernière.
Vidée de son industrie et de ses habitants, Flint fait face à un taux
chômage catastrophique, un territoire trop vaste pour ses revenus et une
population parmi les plus pauvres aux États-Unis. La ville fait
pourtant des efforts. Plusieurs bâtiments abandonnés sont détruits,
alors que certains joyaux patrimoniaux du centre sont rénovés. La ville
tente d'appliquer un plan d'urgence comme c'est le cas à Detroit, mais
c'est plus de la moitié de son budget qui est englouti par la sécurité
publique.
La plus grosse faillite municipale de l'histoire des États-Unis, celle
de Detroit, est préoccupante. Mais ce qui est encore plus préoccupant,
c'est le déclin de dizaines de villes postindustrielles comme Flint.
Parce que Flint subit le même sort que St-Louis, Pittsburgh, Buffalo,
Cleveland et Cincinnati en Ohio, autant de villes industrielles qui ont
perdu plus de la moitié de leurs habitants et dont la plupart sont
listés parmi les plus violentes aux États-Unis. Ces villes se retrouvent
géographiquement dans la Rust Belt (ceinture de rouille), un concept qui définit les villes postindustrielles de la région nord-est des États-Unis.
Auparavant, ces villes faisaient partie du coeur industriel américain,
dont Detroit était un des flambeaux. La chute de Detroit est historique,
c'est pourtant depuis plusieurs décennies que la rouille attaque les
villes qui ont fait rouler les États-Unis et qui, plus que jamais,
cherchent un sens à leur destin.
Lapresse.ca
Le nombre de villes quasiment insolvables et déjà en faillite aux USA ne cesse d’augmenter. Images, articles publiés dans ce site démontre la dépopulation et l'ensauvagement de plusieurs villes américaines. - The number of cities and virtually insolvent already bankrupt the US is increasing. Pictures, papers published in this site demonstrates depopulation and the savagery of several US cities. (Detroit, Flint, St Louis, Cleveland, Buffalo...)
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